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Fatigue émotionnelle, épuisement invisible : comment l’hypnose peut soulager les soignants, enseignants et aidants

Dorothée Simon

5/13/20253 min read

« Je ne pleure pas. Mais parfois, j’ai l’impression d’être vide. J’arrive au travail en pilote automatique. Et quand je rentre chez moi, je n’ai plus d’énergie pour personne, même pas pour moi. »

Ces mots, vous disent quelque chose ?


Ils ne viennent pas de fiction. Ce sont des paroles sincères recueillies chez des infirmiers, des enseignantes, des assistants sociaux, des aides-soignants, des éducateurs spécialisés… Des femmes et des hommes qui exercent des métiers essentiels, tournés vers les autres. Des métiers du lien, du soin, de l’éducation ou de l’accompagnement.
Des métiers profondément humains, mais qui peuvent user profondément, silencieusement.

La fatigue émotionnelle, un mal invisible mais réel

Dans notre société, on parle souvent de burn-out, parfois de dépression, mais rarement de fatigue émotionnelle. Et pourtant, ce phénomène est bien réel. C’est un épuisement profond, progressif, qui ne se manifeste pas toujours par des pleurs ou des arrêts maladie.
Il s’installe plus discrètement : par une lassitude constante, un désinvestissement progressif, une perte de sens. On continue d'aller au travail, d’assurer les tâches, mais le cœur n’y est plus.

La fatigue émotionnelle est particulièrement présente dans les métiers de l’humain. Elle se nourrit :

  • d’une surcharge émotionnelle chronique : entendre, soutenir, consoler, rassurer, absorber les tensions des autres, jour après jour

  • de conflits de valeurs : quand les exigences institutionnelles ou hiérarchiques contredisent les idéaux du métier

  • du manque de reconnaissance : peu de retours positifs, sentiment d'invisibilité

  • de l’absence d’espaces d’expression sécurisés : où poser son mal-être, sans peur du jugement ni de la stigmatisation

Souvent, les professionnels concernés ne s’arrêtent pas, par devoir, loyauté, culpabilité, habitude. Jusqu’à ce que le corps ou le mental lâche...

Des symptômes diffus mais significatifs

Les manifestations sont variées et parfois trompeuses :

  • insomnies, fatigue chronique, troubles digestifs

  • irritabilité, repli, difficulté à se concentrer

  • sentiment de vide, d'inutilité ou de saturation

  • perte de plaisir, même en dehors du travail

On peut avoir le sourire au travail, et pourtant ne plus se reconnaître à l’intérieur.

Pourquoi l’hypnose peut-elle aider?

L’hypnose thérapeutique n’est pas une baguette magique. Mais c’est un outil précieux pour accompagner les personnes en état de surcharge mentale ou émotionnelle. Elle offre un espace différent : non médicalisant, non jugeant, profondément respectueux.

En hypnose, l’esprit conscient se met en retrait pour permettre l’émergence de processus internes plus profonds. On agit alors sur :

  • la diminution du stress chronique et des ruminations mentales

  • la libération des tensions corporelles souvent ignorées mais persistantes

  • la réactivation de ressources internes (confiance, calme, résilience), souvent enfouies ou éteintes

  • le renforcement de la sécurité intérieure, sans avoir à se "justifier"

C’est un temps suspendu. Un moment où la personne peut respirer à nouveau.

Quels bénéfices en attendre ?

Les personnes accompagnées par l’hypnose dans ce cadre témoignent souvent :

  • d’un sommeil plus réparateur

  • d’une réduction du stress perçu

  • d’une meilleure capacité à poser des limites dans leur quotidien

  • d’un apaisement émotionnel global, durable

Ces effets ne résolvent pas les difficultés structurelles du travail (manque de personnel, contraintes hiérarchiques…), mais modifient profondément la manière de les vivre.
L’hypnose permet ainsi de ne plus se perdre dans le don aux autres, et de se reconnecter à soi-même.

Et à Reims ? Une réalité bien visible, mais peu dite

À Reims comme ailleurs, les CHU, les établissements scolaires, les EHPAD et les associations accueillent chaque jour des professionnels épuisés, solitaires, à bout de souffle.

Ils tiennent encore, mais à quel prix ?
Beaucoup d’entre eux ne demandent pas d’arrêt ou de solution miracle. Ils cherchent juste un espace où souffler, se déposer, reprendre contact avec leur intériorité.

L’hypnose leur offre ce sas, ce moment sans performance, sans exigence, où ils peuvent enfin s’occuper d’eux-mêmes, sans culpabilité.

Conclusion : prendre soin de soi n’est pas un luxe

Il est essentiel de rappeler que les professionnels du soin, de l’éducation, du social ont le droit d’aller mal. Ils ont le droit de dire "je n’y arrive plus", sans honte. Le droit de chercher du soutien. Le droit de souffler.

L’hypnose ne guérit pas la société. Mais elle peut soutenir l’individu, avec douceur et respect, dans un monde qui en demande souvent trop.

Prendre soin de soi n’est pas un luxe. C’est une nécessité, surtout quand on a choisi de prendre soin des autres.

Sources :

Lifen, 2023, « 96 % des soignants en France ressentent une fatigue intense au travail »

Ministère de l’Éducation nationale, 2022, Baromètre sur l’épuisement professionnel dans l’Éducation nationale

Medscape France, 2023, « Burn-out des hospitalo-universitaires : 40 % présentent des symptômes »

Institut Français d’Hypnose, 2024, « Applications de l’hypnose dans la gestion du stress professionnel »

Lafon M., 2023, La boîte à outils de l’hypnose dans les soins, éditions Dunod