Phobies et peurs intenses, les comprendre pour mieux reprendre le contrôle

PHOBIES - HYPNOSE ET TCC À REIMS

Dorothée Simon

8/11/20256 min read

Imaginez… Vous êtes tranquillement en train de vaquer à vos occupations, et soudain, votre cœur s’emballe, vos mains deviennent moites, votre respiration se bloque. Une seule idée vous traverse... fuir, et le plus vite possible !
Vous savez que vous n’êtes pas en danger, mais votre corps, lui, se comporte comme si votre survie en dépendait, instinctivement.

Si vous vivez ce genre de réactions face à une araignée, dans un ascenseur, dans un avion ou même à l’idée de parler en public, il est fort probable que vous soyez confronté à ce que l’on appelle une phobie.

En tant que thérapeute en thérapies cognitivo-comportementales et hypnothérapeute à Reims, j’accompagne des personnes qui vivent avec ces peurs envahissantes. Ce que je peux vous dire, c’est qu’elles ne sont pas “dans votre tête” au sens imaginaire, elles sont bien réelles dans votre corps et votre esprit, et elles peuvent être profondément handicapantes au quotidien. Mais je peux aussi vous dire que, même si elles vous semblent incontrôlables aujourd’hui, elles peuvent être apaisées et surmontées.

Quelles-sont les phobies les plus courantes ?

- Arachnophobie (peur des araignées)

- Ophidiophobie (peur des serpents)

- Acrophobie (peur des hauteurs)

- Aérophobie (peur de l’avion)

- Claustrophobie (peur des espaces clos)

- Agoraphobie (peur des lieux publics, des foules et de ne pas pouvoir s’échapper)

- Trypanophobie (peur des aiguilles, des injections)

- Cynophobie (peur des chiens)

- Misophobie (peur de la contamination et des germes)

- Glossophobie (peur de parler en public)

Vous reconnaîtrez probablement votre propre manière de réagir dans l’un ou plusieurs de ces profils. Maintenant je vais entrer dans le cœur du sujet. Pourquoi ces peurs apparaissent-elles, parfois de façon si tenace, et surtout comment elles s’installent dans le temps.

Pourquoi ces phobies apparaissent-elles ?

Les phobies résultent presque toujours d’un entrelacement de plusieurs facteurs. Il n’y a pas une seule « cause ». En consultation, j’étudie toujours l’histoire personnelle, les habitudes et le contexte social pour construire un parcours thérapeutique personnalisé. Voici les mécanismes principaux, expliqués de façon claire et concrète.

Apprentissage par conditionnement et événements traumatiques
Une phobie peut démarrer après une expérience effrayante ou douloureuse. Par exemple une morsure de chien peut associer l’image du chien à la menace. C’est ce que l’on appelle le conditionnement classique. Un stimulus neutre devient associé à une réaction de peur. Parfois l’événement est évident et on s'en souvient comme un « traumatisme », parfois il est subtil mais suffisamment marquant pour imprimer une mémoire émotionnelle durable.

Apprentissage vicariant et apprentissage familial
Vous pouvez apprendre la peur en observant quelqu’un d’autre. Si dans votre enfance un parent réagit avec panique à certaines situations, vous pouvez apprendre que ces situations sont dangereuses. Le simple fait de voir un adulte fuir une souris ou hurler à la vue d’une araignée peut suffire à installer la peur chez un enfant.

Prédispositions biologiques et tempérament
Certaines personnes ont une sensibilité naturelle à réagir à la nouveauté ou aux menaces. Des facteurs génétiques rendent la réaction d’alarme plus facile à déclencher. Au niveau neurologique, l’amygdale, petite structure cérébrale impliquée dans la détection du danger, peut être hyper-réactive. La régulation par le cortex préfrontal, qui « calme » cette alarme, peut être moins efficace chez certaines personnes, ce qui explique l’intensité des réactions.

Facteurs cognitifs, biais d’évaluation et interprétations erronées
Les phobies sont alimentées par des pensées automatiques qui exagèrent le danger. Par exemple vous pouvez surestimer la probabilité d’être mordu par un chien agressif, ou croire que si vous avez un malaise en public vous perdrez le contrôle et serez humilié. Ces biais cognitifs orientent votre attention vers les signaux menaçants et amplifient l’émotion.

Évitement et renforcement négatif, le piège ultime qui maintient la phobie
Lorsqu’une situation vous effraie, vous l’évitez. L’évitement réduit immédiatement l’anxiété, ce qui renforce le comportement d’évitement. À long terme l’évitement empêche votre cerveau d’apprendre que la situation est moins dangereuse que prévu. C’est le mécanisme central qui entretient la phobie.

Sécurité comportementale et rituels qui nuisent au rétablissement
Les « comportements de sécurité », par exemple serrer une main, tenir un objet ou demander constamment des garanties, donnent l’illusion de contrôle et réduisent l’anxiété sur le moment. Mais ils empêchent l’expérience corrective. En TCC je travaille souvent à identifier et supprimer progressivement ces comportements.

Mémoire, consolidation et reconsolidation
Les souvenirs émotionnels se consolident dans le cerveau. Après une expérience anxiogène le souvenir associé à la peur peut rester facilement réactivable. En thérapie nous utilisons des principes de reconsolidation pour modifier ces traces émotionnelles, c’est une piste active de travail, notamment combinée à l’exposition et parfois à l’hypnose pour faciliter le re-traitement émotionnel.

Sensibilité interoceptive et réactions corporelles
Certaines personnes sont plus attentives aux sensations internes (palpitations, vertiges). Elles interprètent ces sensations comme dangereuses et déclenchent alors une boucle panique. C’est particulièrement le cas pour les personnes avec des phobies liées à la santé, aux espaces clos ou à la prise de parole.

Facteurs développementaux et périodes sensibles
Si la peur s’est installée tôt, pendant l’enfance, elle peut être plus profondément ancrée. Les premières expériences, le style d’attachement, et les apprentissages familiaux contribuent fortement. Une exposition répétée à une source d’anxiété pendant une période sensible peut cristalliser une phobie.

Influence culturelle et médiatique
Les représentations sociales, les films, les articles catastrophiques amplifient les peurs. Par exemple, la dramatisation des accidents d’avion contribue à la peur du vol chez certaines personnes, même si statistiquement l’avion reste l’un des moyens de transport les plus sûrs.

Autres troubles qui peuvent coexister avec la phobie
Anxiété généralisée, attaques de panique, dépression ou trouble obsessionnel peuvent coexister et complexifier l’origine et le maintien d’une phobie. Traiter une phobie sans tenir compte des autres troubles, est souvent inefficace.

Exemples, pour que ce soit parlant :

Imaginez quelqu’un qui a été piqué par une abeille pendant l’enfance. Plus tard, la simple vision d’une abeille suffit à déclencher une panique. Ici il y a conditionnement direct, consolidation de mémoire et évitement.
Autre exemple, un enfant voit sa mère hurler en voyant une araignée. Il n’a peut-être jamais été mordu, mais il apprend que l’araignée est dangereuse. Ici l’apprentissage vicariant est central.

Comment j’utilise cette compréhension en séance de TCC et d'hypnothérapie à Reims

Lorsque vous venez me consulter, la première étape est toujours l’anamnèse, c’est-à-dire un temps d’échange approfondi où nous explorons ensemble votre histoire personnelle, vos expériences, vos habitudes, vos sensations physiques et votre environnement actuel. Ce moment est essentiel, car il me permet de comprendre comment et quand la phobie est apparue, ce qui la déclenche, ce qui l’aggrave, et les stratégies que vous avez déjà mises en place pour y faire face.

À partir de ces éléments, nous identifions ensemble les causes probables et les mécanismes qui maintiennent votre peur. Cette compréhension partagée devient la base de notre plan thérapeutique.

Ce plan est toujours sur mesure et peut inclure différentes approches :

- Une évaluation détaillée et de la psychoéducation pour vous expliquer clairement ce qui se passe dans votre corps et votre esprit, et pour normaliser vos réactions.

- La construction d’une hiérarchie d’exposition graduée, qui vous permet de vous confronter progressivement à la situation ou à l’objet qui vous effraie, de manière sécurisée et à votre rythme.

- Un travail cognitif pour repérer et modifier les pensées automatiques qui alimentent l’anxiété et la sensation de danger.

- Des exercices d’exposition interoceptive si vos sensations corporelles (palpitations, vertiges, souffle court…) déclenchent l’angoisse, afin que vous puissiez les apprivoiser.

- Des séances d’hypnose thérapeutique pour apaiser l’intensité émotionnelle, modifier les réactions automatiques et travailler en profondeur sur les images et souvenirs liés à la peur, ou travailler sur les traumatismes liés.

- La suppression progressive des comportements de sécurité et la mise en place d’expériences correctrices qui montrent à votre cerveau que vous pouvez traverser la situation sans danger.

- L’apprentissage de l’auto-hypnose, de la respiration et sur le recentrage de l'ici et maintenant, pour vous aider à reprendre le contrôle dès les premiers signes d’anxiété.

Mon objectif, tout au long de cet accompagnement, est que vous compreniez intimement votre phobie, que vous disposiez d’outils concrets et d’un plan clair, et que vous retrouviez, étape après étape, la maîtrise de vos réactions. L’expérience clinique et les données scientifiques montrent que, lorsqu’elles sont appliquées avec méthode et adaptées à votre histoire, ces approches permettent souvent des améliorations profondes et durables.

À Reims, j'allie Hypnose et TCC, pour votre mieux-être durable. Dorothée Simon, Hypnothérapeute et Thérapeute TCC à Reims