"Souris" et "sois gentille" ... Ou quand la gentillesse devient un piège... Un masque social

Derrière un sourire aimable et une attitude toujours conciliante, se cache parfois un profond mal-être.

L’expression "Souris et sois gentille" n’a rien d’anodin. Elle reflète une injonction implicite que beaucoup de femmes reçoivent dès l’enfance. Être douce, polie, agréable, éviter les conflits, ne pas faire de vagues… autant de comportements attendus qui, à force, peuvent éloigner de soi-même.

Je me souviens, dans un ancien travail, un de mes collaborateurs m'avait dit : "Tu es une femme, tu devrais n'être que douce".

Ne vous est-il jamais arrivé, d'entendre : "Pourquoi tu ne souris pas" ou, "Tu as l'air fatiguée ce matin" ou, "pourquoi tu as l'air en colère" ou le "c'est la mauvaise periode du mois" ?

Qu’est-ce que la culture du "Souris et sois gentille" ?

Il s’agit d’un conditionnement social souvent transmis inconsciemment par la famille, l’école ou la société, en France. On apprend très tôt que pour être aimée ou acceptée, il vaut mieux ne pas déranger, ne pas exprimer trop fort son désaccord, cacher ses émotions désagréables et faire passer les besoins des autres avant les siens. Et puis, de sourire!

Avec le temps, cette posture devient automatique. Elle conduit à dire oui quand on pense non, à s’excuser dès que l'on veut exprimer quelque chose qui ne nous convient pas, à se sentir coupable d’affirmer ses limites, voire à douter de la légitimité de ses propres émotions.

Prenons l'exemple du voisin bruyant. Vous allez le voir, et alors que c'est ce voisin qui fait du bruit quotidiennement, vous lui dites "Excusez moi de vous déranger. Je suis désolée de venir vous voir pour cela, mais pourriez-vous essayer de faire moins de bruit s'il-vous-plaît? Je ne veux surtout pas vous déranger etc." . Et bien évidement vous lui dites, avec votre plus grand sourire.

Les conséquences sur le long terme

Ce mode de fonctionnement peut sembler anodin, voire valorisé dans certains contextes professionnels ou familiaux. Mais il a un coût :

• Difficulté à dire non : la peur de déplaire pousse à accepter des situations inconfortables ou injustes

• Refoulement des émotions : à force de ne pas exprimer ce qu’on ressent, on finit par ne plus savoir ce qu’on ressent vraiment

• Perte d’estime de soi : en faisant toujours passer les autres en premier, on finit par s’oublier

• Épuisement émotionnel : le surinvestissement dans les relations, combiné à un manque de reconnaissance, peut mener à l’anxiété, au burn-out ou à la dépression.

Se libérer du "Souris et sois gentille"

Heureusement, il est possible de déconstruire ces mécanismes et de retrouver une posture plus équilibrée.

C’est dans cet objectif que j’accompagne des femmes en séance, grâce à deux approches complémentaires, que sont, l’hypnothérapie et les thérapies cognitives et comportementales (TCC).

• L’hypnose thérapeutique permet de travailler sur les schémas ancrés en profondeur. Elle aide à reprogrammer les croyances intégrées et automatiques, comme, "si je dis non, je ne serai plus aimée" ou "je dois toujours faire plaisir pour avoir de la valeur". En accédant à l’inconscient, on peut transformer ces automatismes en comportements plus alignés avec ses vrais besoins.

• Les TCC, de leur côté, offrent des outils concrets pour apprendre à identifier ses émotions, poser ses limites, et affirmer ses choix sans culpabilité. On travaille notamment sur la communication assertive, la gestion de l’anxiété liée au regard des autres, et le renforcement de l’estime de soi.

Un accompagnement sur-mesure et confidentiel

Chaque femme est unique, avec son histoire, ses blessures et ses ressources. Mon rôle est d’offrir un espace sécurisé pour que chacune puisse explorer ses blocages, comprendre leurs origines, et expérimenter de nouveaux comportements plus épanouissants.

Reprendre sa place, c’est possible.

Et ce n’est pas de l’égoïsme : c’est une forme de respect envers soi-même.

Dorothée Simon

Hypnothérapeute à Reims et Thérapeute TCC